Blog sur la nature et ses merveilles
En 2012, et malgré les rumeurs qui annoncent la fin d’un monde, celui-ci ne va pas s’arrêter de tourner. Nous traversons une crise, certes profonde, mais ce n’est ni la première ni la dernière dans l’histoire de l’humanité, et elle peut et doit susciter des sursauts salutaires dans tous les domaines. Il est temps de revenir à des valeurs fondamentales. Le Bouddha disait ainsi qu’il nous faut développer « l’esprit de compassion » non seulement envers nos semblables, mais aussi envers « tout ce qui est animé ou inanimé », plantes, animaux, minéraux, bref, l’univers entier. En cela, il était le premier écologiste.
Pourtant, Matthieu Ricard dit que chaque fois qu’il emploie le mot « compassion » en France, il voit les visages se renfrogner. En français courant, ce terme signifie plutôt « commisération », « apitoiement », « pitié », ce qui suggère un regard jugeant de haut. Le mot « fraternité », qui évoque plutôt chez nous le partage – qu’il soit chrétien ou révolutionnaire, guerrier ou convivial, syndical ou festif – nous parle pourtant de la même chose. Nous devrions donc redonner au mot « compassion » sa vraie force, qui s’enracine dans la passion. Il y a de mauvaises passions, qui enferment et font souffrir, et de bonnes, qui ressourcent en transformant avidité, convoitise et égoïsme en partage et énergie bienveillante : on n’est alors plus esclave de ses passions, on les contrôle et on les rend créatives.