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Blog sur la nature et ses merveilles

Les pouvoirs inexpliqués des animaux

 

Sage-femme et assistante sociale à Solbergmoen en Norvège, Kate Laufer travaille selon des horaires variables ; elle est donc susceptible de rentrer chez elle à l’improviste. Pourtant, lorsqu’il est à la maison, son mari ne manque jamais de l’accueillir avec une bonne tasse de thé bien chaud et parfumé. Comment expliquer ce mystère ? La réponse est à chercher du côté de Tiki, le chien terrier de la famille. « Quand Tiki se précipite à la fenêtre et saute sur le rebord, je sais que ma femme est sur le chemin du retour », explique Walter Laufer.

Lorsque le téléphone sonne au domicile d’un éminent professeur de l’université de Berkeley, en Californie, son épouse sait parfaitement d’avance si c’est son mari qui se trouve au bout du fil. Comment est-elle au courant ? Whiskins, le chat gris tigré du foyer, fonce sur le téléphone et tripote le combiné avec sa patte. « Il arrive souvent à le décrocher et se répand en miaulements amicaux que son mari entend distinctement. Si quelqu’un d’autre appelle, Whiskins n’y prête aucune attention ». dit-elle.
 
Après son départ de Skirmett, dans le Buckingham-shire, et sa réinstallation dans une ferme située à 18 kilomètres de là, Julia Orr pensait que ses chevaux s’étaient bien habitués à leur nouveau paddock. Pourtant, Badger, un demi-sang gallois de vingt-quatre ans, et tango, âgé de vingt-deux ans, ne faisaient qu’attendre leur heure. Six semaines plus tard, profitant d’une nuit au cours de laquelle un orage leur ouvrit grande la barrière, ils prirent la poudre d’escampette. A l’aube, on les trouva patiemment plantés devant le portail de l’ancienne demeure de Mme Orr. Empruntant des itinéraires qui ne leur étaient pas familiers, ils avaient laissé des traces de sabots caractéristiques sur les accotements de la route et les parterres de fleurs.

Le 17 octobre 1989, Tirza Meek, une habitante de santa Cruz (Californie), vit son chat monter précipitamment au grenier et s’y cacher d’une manière tout à fait inhabituelle. Il paraissait terrifié et refusait obstinément de descendre. Trois heures plus tard, le tremblement de terre Loma Prieta dévastait le centre de la ville.

Chiens anticipant le retour de leur maître, chats « répondant » au téléphone lorsqu’une personne à laquelle ils sont attachés se trouve au bout de la ligne, chevaux regagnant leur domicile en empruntant des itinéraires qui ne leur sont pas familiers, chats pressentant l’imminence d’un séisme : autant de comportements qui suggèrent l’existence, chez les animaux domestiques, de certaines formes de perception dépassant les critères scientifiques reconnus à ce jour.

Cinq ans d’intenses recherches menées sur ce sujet m’ont convaincu du bien-fondé des nombreuses anecdotes rapportées par les propriétaires de compagnons à quatre pattes, dont certains, en effet, semblent dotés d’une capacité perceptive véritablement extraordinaire. 
 
Les pouvoirs inexpliqués, mystérieux, propres à l’espèce animale ne sont pas une nouveauté. On compte par millions les propriétaires d’animaux familiers qui en ont fait l’expérience. Dans le même temps, nombreux sont ceux qui se croient obligés de les nier et de les banaliser. Car ces facultés sont ignorées par la science institutionnelle. Les animaux domestiques sont les mieux connus de l’homme, mais leurs comportements les plus surprenants et les plus intrigants semblent pourtant ne soulever aucun intérêt véritable. Quelles sont les raisons de cet état de choses ?

L’une des raisons se trouve dans le tabou qui empêche de considérer les animaux domestiques avec sérieux et attention. Loin de se réduire à la seule communauté scientifique, cette attitude résulte de l’écart séparant les sociétés actuelles du monde animal. Stimulées par la science et la technologie, fondées sur une conception mécaniste du vivant, nos sociétés œuvrent quotidiennement à l’amélioration des conditions économiques. 
  
Découlant de la révolution scientifique du XVIII ème siècle, cette vision est issue de la théorie cartésienne, selon laquelle l’homme et le monde fonctionnent comme une machine. Les métaphores ont beau avoir changé (comparé à une machine hydraulique à l’époque de Descartes, le cerveau humain l’a été à un standard téléphonique il y a vingt-cinq ans, et à un ordinateur aujourd’hui), le vivant demeure encore et toujours perçu comme une machinerie. Les animaux et les plantes passant, eux, pour génétiquement préprogrammés, leur exploitation est considérée comme allant de soi. 
 
       
Éditions J'ai Lu (Octobre 2005 ; 443 pages)
 

Article prélevé sur le site www.INREES.com
 
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