Blog sur la nature et ses merveilles
"Nous allons raconter un grave accident qui s'est produit il n'y a pas très longtemps.....Maria Célia roulait très vite avec à bord ses deux enfants Albert âgé de 4 ans et Antoine âgé de 9 ans.
Entre-temps quatre garçons s'étaient rendus sur le côté de la route, à l'opposé de l'endroit choisi par le destin et semblaient attendre quelque chose. Malgré qu'ils étaient bien habillés et de belle apparence, ils donnaient une apparence étrange.
Non seulement ils étaient bien habillés , mais aussi tous de la même manière. Vus de près chacun avait un vêtement rouge et moulant ressemblant à une combinaison. Par dessus cet habit, d'un rouge tel que je n'en ai jamais vu pareil sur terre, ils portaient une veste sans manches qui leur descendait presque jusqu'au genoux et qui donnait l'impression d'avoir été tricotée........
A leurs larges ceintures étaient accrochés toutes sortes d'objets inconnus de moi. Je vis tout d'abord différents grands récipients, brillants comme de l'argent, qui ressemblaient à des concombres longs et minces. En plus de plusieurs petites corbeilles et de petits sacs, d'autres objets y étaient encore accrochés.
Chacun des quatre garçons avaient également une petite trompe en métal suspendue par une chaîne qui leur descendaient jusqu'à la poitine. Des trompes plus grandes et diverses flûtes étaient fixées par des pinces à leur larges ceintures.
Ces quatre étranges garçons m'intéressaient. Résolument j'allais vers eux. Je vis alors qu'ils ne s'agissait pas d'êtres humains mais qu'ils appartenaient au peuple entéallique. Ils avaient un beau visage cuivré. A leurs yeux, je reconnus aussitôt leur origine entéallique car les yeux des entéaux sont plus ronds que ovales. Indépendamment de leur couleur, on a toujours l'impression qu'il en émane un éclat bleu violet.....
En pensée je leur demandais aussi clairement que possible ce qu'ils attendaient là ? Ils répondirent aussitôt, également en pensée, qu'ils attendaient des enfants qui allaient être précipités en voiture dans la pente. Ils m'indiquèrent du doigt l'autre côté de la route. Ils sautillaient de joie autour de moi contents d'avoir été compris. Soudain ils disparurent. Je regardais de tous côtés, mais aucune de ces créatures rayonnantes de joie n'était visible.
"J'ai dû avoir une hallucination" pensais-je.
Mes pensées furent interrompues car déjà une voiture venait vers moi à grande vitesse. J'eus à peine le temps de voir qu'il s'agissait d'une passat. Quelque chose avait dû troubler la vision de la femme car la voiture quitta la route et dévala la pente. Malgré l'épaisseur des fourrés, la voiture poursuivit sa course si loin que je cessais de la voir.
Les buissons s'étaient à nouveau redressés et je ne pus retrouver la voiture que difficilement aprés avoir descendu la pente plus en glissant qu'en marchant. La porte de gauche était ouverte. La conductrice, une femme encore jeune, était à moitié hors de la voiture, les pieds retenus à l'extérieur par quelque chose. La voiture semblait avoir fait plusieurs tonneaux.
Les enfants étaient en pleurs, assis sur le plancher devant la banquette arrière de l'auto. Pour autant que je pouvais voir, ils étaient à peine blessés. Mais ils ne pouvaient pas sortir de la voiture qui n'avait que deux portes complétement bloquées par des buissons.
Brusquement les nains furent de retour. Maintenant je les nomme Toc-Tocs, car en réalité ils n'ont rien de commun avec les nains que je connaissais.
Les Toc-Tocs examinèrent aussitôt la femme, la tirèrent hors de la voiture et l'étendirent à côté sur l'herbe.
Puis ils se mirent à jouer doucement de leurs petites trompes en cherchant les enfants. Tous les quatre, ils s'efforcérent de mettre la voiture dans une meilleure position. Peu aprés, ils étaient dans la voiture pour soulever les enfants du plancher et les coucher confortablement.
Pour cela ils se servirent des coussins et des manteaux éparpillés partout. Quand les enfants furent bien installés sur la banquette arrière un des Toc-Tocs prit à sa ceinture le plus petit récipient en forme de concombre et donna aux enfants la boisson qu'il contenait.
C'était un reméde pour dormir mélangés à des produits nourrissants. Deux autres jouaient sur leur flûte une mélodie pour les endormir. Au début les enfants refusèrent de boire quoi que ce soit. Mais bientôt les aides entéalliques réussirent non seulement à leur faire prendre la boisson nutritive mais également à les faire dormir aussitôt après.
Tandis que les enfants dormaient, les quatre s'occupèrent de la jeune femme. Elle n'était pas encore morte. Mais ce n'était qu'une question de temps, le temps que l'âme se sépare du corps terrestre.
En pensée, j'entendis l'un des sauveteurs dire à l'autre que le cerveau était si fortement enfoncé qu"il n'était plus question pour elle d'un retour à la vie terrestre. Aprés quelques minutes la jeune femme mourut Puis les quatre garçons recouvrirent complètement son corps de buissons.
Tous les jours l'un des quatre sauveteurs montait jusqu'à la route pour trouver quelqu'un qui puisse porter secours aux accidentés. Il semblait s'agir d'une route peu fréquentée. Ils alternaient leur garde jour et nuit.
A la joie des quatre sauveteurs, les enfants dormirent longtemps. Soudain Albert âgé de quatre ans, commença à pleurer après quoi Antoine se mit lui aussi à crier. Ils voulaient leur mère !
Aussitôt l'un des quatre sauveteurs alluma une petite bougie, à peine visible, qui pendait également à sa large ceinture. La bougie commença tout doucement à briller d'une lueur rouge. Les enfants se calmèrent car la lueur rouge devenait de plus en plus forte. Pendant ce temps deux des Toc-Tocs attachèrent de petits tuyaux aux grands récipients en forme de concombre, administrant aux enfants le liquide vivifiant que ceux-ci absorbèrent dans un état presque inconscient, tandis que l'autre Toc-Toc jouait un doux air de flûte.
Quand les enfants eurent suffisamment bu, ils redevinrent peu à peu somnolents.. Mais Albert qui venait pourtant de s'allonger, s'assit de nouveau en riant, montrant avec ses bras menus les nombreux petits animaux brodés sur les vestes et qui semblaient s'animer subitement. Les enfants essayaient de les attraper. Les sauveteurs leur donnèrent rapidement deux petits lapins en peluche dans les mains et les réinstallèrent confortablement sur leurs manteaux et leurs coussins où ils s'endormirent à nouveau très vite.
Pendant que les enfants dormaient, les Toc-Tocs examinèrent les blessures et les écorchures sur leurs corps. Par bonheur elles étaient sans gravité.
Deux jours et demi s'écoulèrent. Je fis comprendre aux Toc-Tocs que désormais je surveillerai la route en haut. Ils n'auraient qu'à bien s'occuper des enfants. Les quatre sauveteurs entéalliques n'avaient qu'un seul désir : maintenir les forces des enfants assez longtemps jusqu'à l'arrivée des secours humains.
Leur désir s'accomplit plus rapidement qu'ils ne s'y attendaient. Un garçon d'une douzaine d'années environ s'avançait sur la route au moment même ou Albert recommençait à pleurer et à crier. Je l'emmenais en bas avec moi et je lui montrais la voiture accidentée. Il ne pouvait évidemment pas voir les quatre sauveteurs car il appartenait à la terre de matière dense. Quand je lui montrais la femme morte, il partit aussitôt en courant promettant d'aller chercher du secours.
Une heure s'était à peine écoulée qu'une ambulance ainsi que d'autres voitures arrivèrent. Le médecin qui prit en charge les enfants fut très étonné qu'ils se portent aussi bien après deux jours et demi passés sans nourriture et sans eau. En outre, les enfants demandèrent leurs petits lapins.
Le médecin pensa à des petits lapins vivants mais il n'y en avait nulle part. Les enfants pleurèrent pendant tout le trajet jusqu'à l'hopital à cause de leurs petits lapins. Ils paraissaient avoir oublié leur mère.
Les parents et les connaissances ne savaient rien au sujet des petits lapins qui apparemment devraient avoir en plus un éclat rouge. Deux jours plus tard, les deux enfants purent sortir et rentrer chez eux dans leur famille.
Comme toujours lors de tels accidents et de sauvetages de ce genre, on raconta aux enfants qu'un ange gardien les avait sauvés car autrement ils seraient morts de faim. Antoine, neuf ans, de même qu'Albert ne voulaient rien entendre d'un ange gardien.
"Qui vous a donc sauvé, si ce n'est pas un ange gardien ?"
Les deux enfants restèrent silencieux, Albert aurait préféré tout raconter mais Antoine, à leur réveil à l'hôpital et à un moment où il n'y avait personne, lui avait fait jurer tout haut et solennellement de ne rien dire sur les petits sauveteurs, les nombreux petits animaux, la lumière rouge, la bonne eau, ni sur la petite bouillie sucrée. Un bon moment s'est écoulé avant qu'Albert soit enfin prêt à jurer.
"Tu sais Albert ce qui arrive quand quelqu'un ne tient pas sa parole et oublie son serment !"
Albert acquiesça tout penaud. Puis il dit qu'ils pourraient sceller par le sang leur union fraternelle afin qu'Antoine sache qu'il ne romprait jamais sa parole ou son serment.
"Nous deux, nous n'avons pas besoin de cela, c'est juste bon pour les faibles."
Cela convenait bien à Albert qui avait un peu peur de se couper la peau pour en faire sortir une goutte de sang. C'est pourquoi il se dressa sur son lit et dit "Nous sommes forts !"
A ce moment précis entra un médecin qui voulait aussi voir les enfants.
"Vous avez l'air d'avoir bien mangés !"
Aucun d'eux ne répondit. Ils se laissèrent examiner patiemment par ce médecin inconnu.
Extrait de "L'être humain détermine lui-même son destin" Roselis Von Sass