• Une tempête - Victor Hugo -

     

    Une tempête - Victor Hugo -

    Une tempête - Victor Hugo -

     

    Une tempête approchait, et je vis, en relevant la tête,
    Un grand nuage obscur posé sur l'horizon ;
    Aucun tonnerre encor ne grondait ; le gazon
    Une tempête - Victor Hugo -Frissonnait près de moi ; les branches tremblaient toutes,
    Et des passants lointains se hâtaient sur les routes.
    Cependant le nuage au flanc vitreux et roux
    Grandissait, comme un mont qui marcherait vers nous.
    On voyait dans des prés s'effarer les cavales,
    Et les troupeaux bêlants fuyaient. Par intervalles,
    Terreur des bois profonds, des champs silencieux,
    Emplissant tout à coup tout un côté des cieux,
    Une lueur sinistre, effrayante, inconnue ;
    D'un sourd reflet de cuivre illuminait la nue, Une tempête - Victor Hugo -
    Et passait, comme si, sous le souffle de Dieu,
    De grands poissons de flamme aux écailles de feu,
    Vastes formes dans l'ombre au hasard remuées,
    En ce sombre océan de brume et de nuées
    Nageaient, et dans les flots du lourd nuage noir
    Se laissaient par instants vaguement entrevoir !

    Victor Hugo

    « Il était une fois...Chanson de l'ondine »
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