• Être soi-même

    Trouver son identité

     Extrait du livre "L'appel du passé" de Elisabeth GOUDGE

     

     

    Je vais publier sur cette page des extraits de livres d'Elisabeth Gouge car cette auteure a un talent incomparable. Elle n'est malheureusement plus éditée mais l'on peut trouver ses livres chez des bouquinistes.

    Ces livres sont des trésors, j'aime les relire de temps à autre, il me semble alors "rentrer à la maison" ! J'y retrouve des impressions et vécus intérieurs qui dorment au fond de moi.

    Je vais partager avec vous quelques beaux extraits et s'ils éveillent un écho en vous, cherchez ses livres car ils sont tous merveilleux.

    Vérona

     

    Être soi-même

    Judy pressa le pas mais bientôt elle aperçut une boutique de fleuriste, et comme elle adorait les fleurs elle s'arrêta pour regarder.

    Des narcisses dorés comme des jambes ensoleillées du jeune printemps, des campanules aussi bleues que ses yeux bleus, de grosses jacinthes roses et blanches, pareilles à de robustes fillettes dans des tabliers bouffants, d'humides violettes, des tulipes, des jonquilles et des primeroses s'offraient à son regard. Leurs senteurs agréables et familières venaient jusque dans la rue et chatouillaient les narines de Judy. Elle les huma. Chaque fleur avait son parfum particulier, son individualité, et ces fleurs elles-mêmes étaient aussi différentes les unes des autres que le sont les arbres, les oiseaux, les nuages. Chacune avait atteint la perfection à sa manière. Judy, en les respirant, pensa que la nature et non point l'homme, savait comment il faut vivre. L'homme, abandonné à lui même, ne savait rien faire d'autre que de coller son nez dans le dos du voisin, et tourner en rond avec ses semblables jusqu'à ce qu'il meure d'épuisement. Mais les choses naturelles - les fleurs, l'herbe, les arbres - se développaient chacune selon son propre rythme, étalaient leur perfection sous le soleil et, enracinées dans la paix et la quiétude, vivaient leur vie en union avec la terre qui les portait.

    Parvenir à l'union par l'individualité, n'était-ce pas le bien ultime, et l'individualité le chemin pour y parvenir ? Ne devait-on pas découvrir et connaître sa propre individualité avant de pouvoir s'unir à autre chose qu'à soi-même ?

    Une résolution soudaine s'enflamma en Judy. Elle s'éloigna de la boutique du fleuriste en serrant les lèvres, avec cette expression que redoutait toujours sa famille......Elle s'évaderait...... Elle romprait avec cette vie monotone et mécanique qui l'étouffait  - et quelque part, elle ne savait comment, elle découvrirait son vrai moi, cette Judy qui vivait certainement au fond de la poupée qu'elle méprisait.

    Quelque part ..... Mais où ?....... Où pouvait-on se trouver soi-même ?........ Sûrement où poussaient les fleurs, qui étaient si glorieusement elles-mêmes, où la terre était vieille, paisible, très sage, et n'avaient pas était souillée par la folie des hommes....... Oui. Mais où ?............

     

     

      

     


     

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