• Un bébé à la mer


    © D.R.                                       

    "L’enfant de l’océan" raconte en mots et en images le parcours d’une future mère au contact du monde marin.
    Retour sur une aventure hors du commun.

    Le jeune cachalot se tient à quelques centimètres de Leina Sato.
    Le cétacé a surgi face à elle quelques instants plus tôt, alors que l’apnéiste nageait seule dans les eaux bleues de l’Ile Maurice, un peu à l’écart de son compagnon, le photographe sous-marin Jean-Marie Ghislain. L’animal ne la regarde pas – car vu la position de ses yeux, il ne possède pas de vision centrale et ne peut donc la voir d’aussi près. Si elle tendait le bras, elle pourrait toucher. Immobile, imperturbable, il la scanne intérieurement. Pour Leina Sato, pas de doute : il a senti dans son ventre une autre présence : celle du bébé qu’elle porte.
    « Je sentais des fourmillements au niveau de mon bassin », témoigne-t-elle, persuadée que l’enfant, dans son bathyscaphe naturel, a aussi perçu l’interaction. Qu’un lien s’est créé, qu’il y a eu transmission. De quelle nature ? Mystère…
    Le face-à-face dure une minute trente ; le cachalot pivote un peu sur le côté pour regarder Leina Sato, puis se remet en position. Deux autres minutes passent. Une éternité, quand on est ainsi sous l’eau, en tête-à-tête avec un animal sauvage.

     

    L’accompagnement des dauphins

    Leina Sato a l’habitude de côtoyer les cétacés depuis qu’à l’adolescence, elle a été fauchée par une dépression. Née à Tokyo, grandie à Paris, confrontée très tôt à la difficulté de trouver sa place parmi les humains, elle était partie s’installer à Hawaï – se fiant à une voix qui lui conseillait de suivre ce qui la mettait en joie. Là, elle avait rencontré des communautés de dauphins qui, bon gré mal gré, par la rencontre et le jeu, l’avaient reconnectée à la vie.
    « Au printemps 2014, alors que je plongeais avec eux, j’ai eu le sensation de célébrer quelque chose, sans trop savoir quoi, raconte-t-elle. Quelques semaines plus tard, j’apprenais que j’étais enceinte. A alors germé l’idée de faire accompagner ma grossesse par ma famille de cœur : les cétacés. »
    Un jour où Leina Sato plonge, enceinte de trois mois, auprès d’un ban de dauphins, une maman et son petit se détachent du groupe. L’apnéiste se place sous la femelle, ventre contre ventre. « Au niveau énergétique, j’ai perçu la présence de mon enfant, alors que physiquement, il ne se manifestait pas encore, indique-t-elle. Un rayonnement émanait de la dauphine, c’était très beau. Je me suis vraiment sentie accompagnée. »

      

    Idem lorsqu’en Polynésie, elle part soumettre le fœtus à la mélodie vibratoire du chant des baleines. « Ce jour-là, l’eau était froide, il y avait du vent, les conditions étaient assez difficiles, narre-t-elle. A un moment, une maman baleine est arrivée à cinq mètres de moi avec son petit et a commencé à l’allaiter. J’ai été impressionnée par la confiance qui émanait d’elle. Les cétacés ont été le miroir de ma maternité, de ce qui était en train de changer dans ma vie. Voir les femelles évoluer avec leur progéniture avec tant de joie, de complicité, de spontanéité et de fluidité, baigner dans leur énergie, m’a rassurée. »

     

    Un retour à l’essentiel

    La période n’est pourtant pas sans aléas. A 28 ans, au début de sa grossesse, Leina Sato se sentait encore, « quelque part », très enfant. « Mon corps se métamorphosait lentement, il m’imposait des limites, je ne pouvais plus plonger comme avant, dit-elle. Je m’en voulais aussi de ne pas avoir envie de devenir simplement une mère. L’observation des mamans animales m’a rappelée l’importance de rester dans le moment présent, de vivre les choses au jour le jour. »

     

    Au fur et à mesure, la jeune femme s’aperçoit que l’aventure est avant tout humaine. « Mon compagnon et moi sommes partis dans ce projet de grossesse sous-marine avec des attentes et des projections sur le lien inter-espèces. Au final, nous avons réalisé que nous sommes un couple comme un autre, s’ouvrant tout à coup à sa parentalité. Les cétacés nous ont accompagné, mais l’essentiel n’est pas là. »
    L’essentiel, c’est la magie de la vie, la beauté du lien qui éclot, soutient et unit. « L’arrivée de notre fille – Nai’a, « dauphin » en hawaïen – nous a ramenés à des choses très simples et très fondamentales. Ce n’est pas tous les jours facile, le mental a ses doutes, ses inquiétudes, mais dès qu’on la regarde, on revient à la source. Notre enfant nous a appris l’amour et nous a fait grandir. J’ai hâte de lui faire partager ce qui me met en joie. La découverte continue. Nous avons le pouvoir d’inventer la suite. »
    Et devinez quoi ? Nai’a adore l’eau.

     

    Source : wwwINREES.com

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