• Les vertus de la compassion

    Les vertus de la compassion

    En 2012, et malgré les rumeurs qui annoncent la fin d’un monde, celui-ci ne va pas s’arrêter de tourner. Nous traversons une crise, certes profonde, mais ce n’est ni la première ni la dernière dans l’histoire de l’humanité, et elle peut et doit susciter des sursauts salutaires dans tous les domaines. Il est temps de revenir à des valeurs fondamentales. Le Bouddha disait ainsi qu’il nous faut développer « l’esprit de compassion » non seulement envers nos semblables, mais aussi envers « tout ce qui est animé ou inanimé », plantes, animaux, minéraux, bref, l’univers entier. En cela, il était le premier écologiste.

    Pourtant, Matthieu Ricard dit que chaque fois qu’il emploie le mot « compassion » en France, il voit les visages se renfrogner. En français courant, ce terme signifie plutôt « commisération », « apitoiement », « pitié », ce qui suggère un regard jugeant de haut. Le mot « fraternité », qui évoque plutôt chez nous le partage – qu’il soit chrétien ou révolutionnaire, guerrier ou convivial, syndical ou festif – nous parle pourtant de la même chose. Nous devrions donc redonner au mot « compassion » sa vraie force, qui s’enracine dans la passion. Il y a de mauvaises passions, qui enferment et font souffrir, et de bonnes, qui ressourcent en transformant avidité, convoitise et égoïsme en partage et énergie bienveillante : on n’est alors plus esclave de ses passions, on les contrôle et on les rend créatives.

    La compassion est le contraire de la compétition. Cela ne convient guère à l’esprit de notre temps. Aux Etats-Unis, selon un sondage récent (« Le Figaro » du 21 octobre 2011), 68 % des adolescentes qui regardent des émissions de télé-réalité pensent qu’il faut être « méchante » pour se faire respecter, et 80 % estiment que commérages et ragots fielleux sont des comportements normaux. On leur souhaite d’entendre le message du Bouddha ou celui, biblique, d’aimer son prochain comme soi-même. Ce ne sont pas que des mots pieux et idéalistes, mais une attitude de l’être qui peut contribuer à éviter la dégradation dangereuse des rapports humains. Il est urgent de retrouver les vertus de la compassion, bien illustrées par ce quatrain de l’ermite tibétain Shabkar : 
     
    « Qui a la compassion est bienveillant,
    Même en colère.
    Qui est sans compassion peut tuer,
    Même avec un sourire. »
     
    Une bonne façon d’aimer le monde ne serait-elle pas d’en inventer un nouveau ?
     
    Marc de Smedt
     
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