• Le sixième sens des animaux

     

    Marc Giraud : « S'intéresser aux sens des animaux........."

      

    Marc Giraud : « S'intéresser aux sens des animaux........."

    Passionné de la nature et des animaux, Marc Giraud est à la fois naturaliste de terrain, animateur télé, illustrateur animalier, écoguide, écrivain, journaliste spécialisé en zoologie. Dans cet entretien, il revient sur le sixième sens chez les animaux, une notion mal comprise, et très peu étudiée.

     

    © Igor Siwanowicz
    Peut-on à votre avis parler d’un sixième sens chez les animaux ?
    Le sixième sens, ça n’a pas forcément de sens ! Nous-mêmes, nous avons beaucoup plus de cinq sens, environ une trentaine. C’est pareil pour les animaux. Qui plus est, ils en ont que nous n’avons pas, ce qui nous paraît très mystérieux. Les requins par exemple, ont comme tous les poissons une ligne latérale, c'est-à-dire des capteurs sensitifs qui permettent une espèce de toucher à distance. Leurs organes sont sensibles à l’électricité ; comme tout être vivant émet de l’électricité, ils peuvent détecter leurs proies même sans les voir. Une mouche, ça goûte avec les pieds, un papillon, ça sent avec les antennes ! Commencer à s’intéresser aux sens des animaux, c’est déjà être en pleine science-fiction. Chacun vit dans un univers très différent.
      
    Y a-t-il beaucoup de comportements inexpliqués?
    Il y a des comportements qu’on explique seulement à moitié, comme les migrations par exemple. Au printemps, une hirondelle arrive toujours au même endroit chez nous. Et quand elle va en Afrique, elle va toujours dans le même marigot près du même village. Les oiseaux ont donc une boussole extrêmement précise, un GPS dont on n’a pas élucidé tous les secrets. On sait que les oiseaux ont de la magnétite dans le cerveau, qu’ils se repèrent aux étoiles parce qu’on fait des tests en laboratoire avec des ciels étoilés, qu’ils se repèrent au soleil le jour, et probablement aussi avec la mémoire, car pour pas mal d’animaux, à l’instar des cigognes, il y a un apprentissage de la migration… On a découvert beaucoup d’éléments d’explication mais de là à tout expliquer ! Il y a toujours une part de mystère. Les pigeons voyageurs sont capables d’exploits. Quant aux chats et aux chiens qui retrouvent leur maison, les esprits rationnels disent que c’est du hasard, compte tenu du nombre de chiens et de chats qui se perdent. Tout de même, certains font des choses difficilement explicables. Personnellement, j’ai deux chevaux que je laisse dans un pré l’été, et d’après les gardes, la veille du jour où notre arrivée est prévue, ils commencent à attendre.
      
    Jugez-vous que la science arrive à faire globalement le tour de ces comportements ?
    La science fait le tour de ce qu’elle veut. Les migrations sont des phénomènes observables auxquels on est obligé de croire, donc la science s’y penche. C’est sa force et sa faiblesse : elle n’étudie que ce qui peut se mettre en statistiques, en chiffres. Elle ignore par exemple tout ce qui est du domaine de la prémonition. Ce n’est pas qu’elle n’a pas les réponses, c’est qu’elle ne se pose pas les questions ! A part quelques scientifiques qui sont assez ouvert et prennent le risque du ridicule, sans oser forcément le faire en public, la science officielle est indifférente à ce genre de phénomène. C’est là où le bât blesse et où il y a une grosse différence entre les particuliers, les éleveurs, les professionnels de l’animal, ceux qui les côtoient tous les jours, et ceux qui les étudient en laboratoire.


    Tout un pan des capacités animales serait donc ignoré ?
    Totalement. Ça se joue au niveau des individus : certains veulent bien y croire tout en préférant ne pas y penser, d’autres rejettent tout en bloc en disant que ce sont des sornettes. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une grosse faiblesse de la science à ce niveau. Je reconnais à des gens comme Rupert Sheldrake le mérite de se pencher sur des phénomènes qui sautent aux yeux des propriétaires d’animaux mais ne sont pas étudiés par la science. Ce qu’on appelle mystère, en l’occurrence, ce serait plutôt l’absence de recherche.


    Pensez-vous que certains animaux soient plus « doués » que d’autres, ces compétences individuelles expliquant certaines performances ?
    C’est le cas. On n’étudie plus uniquement les animaux en tant qu’espèces – le chimpanzé, le pigeon etc. - mais les individus qui sont très différents les uns des autres. Tous les gens qui ont des animaux domestiques se rendent bien compte de la différence de compétence entre les uns et les autres. S’il y a chez les humains des gens très intuitifs, pourquoi n’y en aurait-il pas chez les chats et les chiens ? C’est une évolution assez récente dans l’éthologie. Grâce à des chercheurs comme Diane Fossey (spécialiste des gorilles des montagnes, assassinée au Rwanda en 1985, NDLR), on a commencé à considérer les animaux comme des individus. La science avait perdu cette notion d’individu animal, connue depuis des millénaires. Des éthologistes de l’école actuelle, comme le primatologue
    Frans de Waal, auteur de L’âge de l’Empathie, sont en train de la redécouvrir.
      
    Vous pensez que c’est une évolution importante pour combler les lacunes que nous venons d’évoquer ?
    Absolument. L’évolution de la science est très lente. Elle a commencé avec Darwin qui nous a choqués en disant que nous étions des animaux. Nous commençons à digérer que nous avons 99% de gènes en commun avec le chimpanzé. Mais si on dit qu’il y a de l’humanité dans les animaux, ça ne passe toujours pas. Alors que pourtant, nous sommes de la même famille ! Darwin disait : « s’il y a une différence entre l’homme et l’animal, elle n’est pas de nature, elle est de degré. » Les éthologistes estiment aujourd’hui qu’il faut arrêter de considérer l’intelligence animale comme une espèce de forme inférieure à la nôtre. En fait, ils ont une intelligence très différente. Temple Grandin est une ancienne autiste qui vivait dans un monde sensoriel très différent de celui du commun des mortel, mais était très proche des animaux. Elle a dit que les animaux fonctionnent en images et qu’ils sont capables, comme certains autistes, de photographier des lieux à la perfection. On commence à arrêter de regarder tout cela de haut et à faire des progrès. Au fond, ce sont des différences de monde.


    Découvrir le Blog de Marc Giraud : http://lesanimauxdemarcgiraud.blogspot.com »
     
     
    Article prélevé sur le site www.INREES.com
     
    Quelques commentaires récupérés sur le blog "Savoir perdu"
      
    J'ai toujours été convaincue de la valeur égale des autres animaux. Nous, bêtes humaines avons la prétention d'être supérieurs aux autres êtres vivants...C'est pour cela que nous nous permettons
    de les avilir, de les utiliser comme esclaves de nos "besoins", de les faire souffrir atrocement dans des test laboratoire...nous avons même créer le terme "âme collective" en pensant bien
    faire.  Pour moi, s'il y a "âme", toutes les créatures l'ont...ou pas! Et encore en parlant nous les insultons: que tu es "bête", c'est une grosse "vache", sale comme un "cochon" et bien
    d'autres.. Seuls les anciens indiens (d'Amérique et des Indes) reconnaissaient certains droits et qualités aux autres animaux!
    Miggy
      
    Merci pour ce beau commentaire !
     Les animaux sont nos amis et ils nous sont bien supérieurs dans le sens où ils sont restés naturels alors que l'homme avec son intellect déformé ne l'est plus.
     Quand on lit le livre de Laila Del Monte sur la communication animale. On réalise à quel point ils sont intelligents et fonctionnent dans l'amour inconditionnel.
     J'ai écrit un texte sur notre responsabilité envers les animaux et je n'aurais de cesse de mettre des textes sur ce blog pour leur rendre hommage.
     Je vous remercie pour votre participation.
     Véronique
      
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    passionnant, l'article nous aide a comprendre les sens des animaux en écartant les croyances populaires infondées
     Jocelyne
      
    Je vous remercie pour votre commentaire.
     Cet article est très important car il redonne aux animaux leur véritable place et en même temps il permet aux humains de prendre leur responsabilité par rapport à des comportements
    inadmissibles tel que la vivisection, les abandons etc....
     La liste des sévices qu'ils subissent dans ce bas monde serait très longue à énumérer!
     Les animaux sont nos amis et nous devons les considérer comme tels.
     Bonne soirée.
     Véronique
    « Communiquer avec la natureL'âme de la nature - Rupert Sheldrake »
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