• Ecouter la nature

    Ecouter la nature

    Une leçon de la nature !

    En Espagne, dans le nord de la Catalogne, nous traversons, juste après la frontière avec la France, un paysage qui, il y a deux mois, était noir d’innombrables squelettes d’arbres, un paysage ravagé sur des dizaines de milliers d’hectares par l’incendie géant qui a eu lieu ici l’été dernier. Et là, mes yeux ébahis constatent que des deux côtés de l’autoroute, de nombreux arbres reverdissent : le sol est brûlé, les troncs sont noirs, mais leurs couronnes portent de nouvelles feuilles. Les fréquentes pluies hivernales ont aidé ces chênes-liège à repartir, à revivre. Ce ne sera pas le cas pour de nombreuses autres espèces plus fragiles, comme les pins. Mais c’est comme si la nature nous faisait un clin d’œil d’espoir. Il ne faut pas perdre confiance, lutter toujours et nettoyer les scories du passé : de place en place, certains s’activent d’ailleurs pour commencer à déblayer des petits bouts de ces immenses étendues désolées qui reverdissent malgré tout. Et je sens le proverbe « Aide-toi et la nature t’aidera » prendre tout son sens. 

     

    Notre manière d’appréhender le monde dépend de la façon dont nous le pensons. C’est l’histoire des deux amis qui, au terme d’une randonnée, admirent un arbre géant qui se détache sur un magnifique coucher de soleil. Le premier s’exclame : « Quel spectacle sublime ! » Et l’autre lui répond : « C’est vrai, il doit bien faire ses 300 stères de bois ! » Quel point de vue adopter ? Personnellement, tous mes sens vibrent dès que je me promène dans la nature, ce qui ne m’empêche pas de mettre du bois de côté pour ma cheminée. Je dirais que je me sens assez panthéiste. Même un saint chrétien comme Bernard de Clairvaux disait : « Les arbres m’ont plus appris que les livres ! » Et je pense souvent au cri de Danton du fond de sa prison : « Ah ! si seulement je pouvais voir un arbre ! » 

     

    J’aime les lieux où l’on a l’impression que la nature nous parle – si l’on veut bien l’écouter. Tout est question de présence au monde : un simple brin d’herbe recèle le mystère de la vie. Et il faut savourer ce koan zen qui explique si bien la communication particulière que l’on peut avoir avec les plantes : « L’homme regarde la fleur, la fleur sourit. » Ouvrons donc grand les yeux ! 

     

    Marc de Smedt

      

    Texte prélevé sur la revue CLES

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